Un peu de culture générale avant que de vous offrir mes voeux.
J’ai besoin d’expulser, pardon d’exprimer, certaines idées et de vous les partager.
Un peu de culture donc et d’histoire.…
Je vais vous parler de "phàrmakos" .
En des temps très anciens, dans un pays où l’instruction était réservée aux élites et les croyances primitives au petit peuple, ce qui arrangeait bien tout le monde il va sans dire, lorsque une maladie frappait la cité, on pratiquait un rite de purification.
On choisissait alors un bouc, un bon gros bouc bien dodu, un bouc qui sentait le bouc, on l’emmenait hors des murs de la cité, on l’attachait puis la foule le lapidait dans l’allégresse et dans la haine la plus totale.
Projetant ainsi sur cette bête innocente toute leur colère, leur rage, leur peur et leurs frustrations, le peuple s’imaginait par cet acte magico-archaique, se débarrasser de tous ses problèmes ainsi que de la maladie qui ôtait en ces temps difficiles la vie des habitants.
Et oui parce qu'on mourait déjà à l'époque...
(Parfois c’était aussi pour faire venir la victoire, ou l’abondance, ou… peu importe tout était bon dans le bouc.)
Il (le peuple) s’en allait ensuite vaquer à ses occupations, l’esprit enfin libre, le coeur léger et fier d’avoir guéri la cité de tous ses maux qui résidaient en un seul, pendant que l’élite se vautrait dans le luxe en se tapant sur le bide, d’avoir si bien gérer la crise sans se salir les mains.
Ni s’empester le nez…
Petit à petit le bouc s’est métamorphosé.
Les sacrifiés étaient les pestiférés, les gueux et les criminels de tous poils et de tous bords.
Le seul point commun avec le bouc ancien étant certainement l’odeur…
Toute ressemblance avec l’histoire actuelle serait totalement sans fondement et traitée bien évidemment de complotiste…
Bref, les chefs continuaient de se congratuler au passage et à moindre coût pour s’être débarrassés ainsi des pestiférés qui faisaient tâche dans leur cité.
Il va sans dire que la vie reprenait son cours, ainsi que la mort qui en faisait partie, et qu’il fallait à nouveau, un jour, rechoisir un pestiféré (ou un bouc selon ce qu'on avait sous la main) pour le plus grand bonheur de tous…
Ainsi allait le cycle de la vie en ces temps reculés et antiques, dans une société archaïque où le maintien des vieilles croyances permettaient ainsi à l’élite de continuer de régner en maitre par la peur, la manipulation et la mise en place de lois toutes plus rocambolesques les unes que les autres, mais quand on sait que ces lois ne concernaient pas ceux qui les dictaient on comprend mieux comment se sont construites les sociétés d’hier et d’aujourd’hui.
Bref.
Cela dura, dura et dura…
Cela dura tant qu’on donna un nom à cette pratique : le sacrifice du bouc émissaire. …
Jusqu’à ce qu’enfin, un jour, l’instruction et la connaissance firent leur entrée dans les cités et se popularisèrent pour apporter un peu de lumière à la civilisation et réduire les inégalités de croyances et donc de droits.
Oui parce que maintenant c’est totalement différent n’est ce pas?
Les lois sont les mêmes pour tous et les élites se les appliquent il suffit de voir ce qui se passe aujourd’hui.
Et surtout, surtout, qu’enfin est derrière nous ce fameux rite de purification du bouc émissaire!!
Mais oui, totalement derrière!!
Parce qu’aujourd’hui on est instruit.
On a accès à la connaissance!
On sait..
Que taper sur un quelqu’un, n’a jamais guéri celui qui frappe de quoi que ce soit.
Jamais!
On le sait!
Ou bien?
On me dit dans l’oreillette qu’en fait non, on ne le sait pas…
Que la majorité du peuple est restée bloqué dans cette société archaïque où il est tellement plus réconfortant de croire dans l’idée que quelqu’un, quelque part, serait coupable et porteur, donc, de la solution, et qu’en supprimant ainsi celui qu’on croit responsable de tout (même si dans le fond on sait que c’est pas vrai mais on fait semblant d’y croire parce que ça fait tellement du bien de ne pas se sentir impuissant) le monde sera enfin guéri.
Il suffirait de le tuer donc.
Ou de l’emmerder...
Parce qu’aujourd’hui on ne tue plus non!
On emmerde…
On juge.
On pré-juge aussi.
On condamne des idées.
On condamne des choix sur simple pré-jugés.
Sur simple sentiment aussi.
C’est plus propre…
Ce qui revient au même au bout du compte puisque certains meurent déjà à petit feu de ne pas vouloir faire partie de ce jeu auquel on les oblige, pour x ou y raison et cette raison leur appartient c’est ce qu’on appelle la liberté.
De penser, de disposer de son corps, de s’instruire aussi, de se soigner autrement, de croire en autre chose….
Et peu importe en fait.
La liberté n’a besoin d’aucune justification.
Certains meurent à petit feux de ne plus pouvoir vivre une vie normale juste parce qu’ils ont dit « non. »
D’autres veulent les emmerder juste parce que eux ont dit « oui » et qu’il n’y a pas de raison de s’opposer à leurs raisons à eux.
Le roi a baissé le pouce vers le bas et le peuple, obéissant et servile, a ri…
Finalement le rituel de purification du bouc émissaire est toujours d’actualité, sauf qu’il n’y a plus de rituel ni de purification, ne restent que les boucs qui n’ont rien demandé.
Ce rituel appelé anciennement pharmakós , signifie : « celui qu'on immole en expiation des fautes d'un autre".
Nous ne sommes toujours pas sortis de la civilisation archaïque.
Celle qui consiste à se croire victime et à chercher un sauveur autoritaire.
Puis à attendre que le dit sauveur désigne un coupable, si possible gênant.
Qui expierait pour les fautes d’un autre.
Le triangle est bouclé.
Le jeu peut continuer de se jouer, encore et encore.
Les élites peuvent continuer de se bidonner.
Le peuple de vaquer l’esprit tranquille à ses occupations.
Tout est sous contrôle.
Les mains sont propres…
En apparence.
Et pour l’instant.
Nous ne sortirons de cette civilisation ancienne que lorsque chacun prendra la responsabilité de sa propre vie, en tant que créateur et souverain.
En tant qu’être puissant, non soumis à un pouvoir extérieur qui nous dirait quoi croire et quoi penser.
En ouvrant les yeux sur notre propre vérité.
En allant chercher en nous nos propres besoins, nos propres solutions.
En nous et au delà de nous.
En quittant la peur. En quittant la peur. En quittant la peur…
Et en éteignant la télé...
Alors je vais enfin pouvoir nous souhaiter les voeux pour cette nouvelle année !!
Je NOUS souhaite de quitter la peur.
Les jugements. Les séparations. Les divisions.
En nous. D’abord en nous. De quitter la peur en nous…
Oui je me répète mais tout est là…
Je nous souhaite de plonger toujours plus profond pour aller chercher la lumière au bout du tunnel.
Au dedans de nos histoires personnelles, collectives, humaines.
Pour ensuite répandre cette infinie tolérance et bonté humaine.
Et nourrir la vague d’Amour.
Pour arroser le monde.
Et créer une civilisation nouvelle.
Où les boucs vivront en toute liberté…
Sans plus jamais craindre de se faire lapider juste pour soulager les peurs des autres…
Je nous la souhaite douce, vivante, solidaire, libre, belle et rebelle .
Comentarios